Séance du 10 avril 19511
1Diderichsen apporte nombre d’addenda et de corrigenda (cf. Helhed of Struktur. Udvalgte Sprogvidenskabelige Afhandlinger, pp. 402-405). Il soumet quatre questions à la discussion :
21. Comment les membres des catégories sont-ils établis d’après la glossématique ? S’appuyer sur les séquences d’expressions de signes dans la chaîne pour déterminer les paradigmes ne présente aucun avantage : dans ce cas en effet, les désinences des verbes faibles, par exemple, appartiendront à une catégorie différente de celle des ver|bes forts. Mais si la séquence ne joue aucun rôle, pourquoi ne pas concevoir les verbes auxiliaires comme des morphèmes ? Et que faire des articles ? Faut-il tenir compte du fait que le génitif par exemple signale une fonction entre deux noms, tandis que l’accusatif et le nominatif signalent la fonction sujet/objet, etc. ? Dans cette perspective, les adverbes poseront aussi problème. On ne peut même pas dire que c’est la « position » fonctionnelle qui détermine si diffé|rentes grandeurs appartiennent à une même catégorie ou pas, car il peut y avoir des membres d’une catégorie qui, du point de vue du gouvernement, diffèrent des autres membres de la même catégorie : on dira qu’il suffit que n’importe lequel de ces membres contracte la fonction de gouvernement en question.
32. Dans quelles conditions peut-on parler de gouvernement ? Peut-on dire que notre procédure est fonctionnelle si elle contient des concepts vagues comme ceux d’« agent », de « patient », de « sujet », de « prédicatif » etc. parmi ses conditions ? Si ces concepts représentent des phénomènes universels de substance, ils ne peuvent pas être inclus dans la description. On n’aura donc pas souvent affaire à des cas de gouvernement pur.
43. Définition de gouvernement. Hjelmslev prend en compte le gouvernement entre des paradigmes entiers. Selon Diderichsen, dans ce cas, la caractéristique spécifique n’est pas la fonction entre les catégories. Quand on a affaire à un paradigme prépositionnel et à un paradigme casuel dans un seul et même membre de la phrase, une préposition spécifique demandera un cas spécifique, c’est-à-dire qu’il y aura un gouvernement entre les membres individuels de ces deux paradigmes.2
54. Gouvernement à l’intérieur d’une jonction. La question a été traitée par Hjelmslev dans son article Essai d’une théorie des morphèmes,3 mais ce type de gouvernement ne joue aucun rôle dans les définitions. Il semble toutefois qu’il soit utile pour distinguer des catégories différentes ayant la même direction nexuelle.
65. Comparaison, fermeture de catalyse.4 Selon Diderichsen, il est tout à fait possible de dire større end mig (bigger than me). Par conséquent, la comparaison peut bien contracter une direction homonexuelle, ce qui la définirait en tant qu’article. D’après Hjelm|slev, on peut résoudre ce problème en admettant une « fermeture de catalyse ». L’énoncé non-catalysé est fermé par l’introduction d’un translatif. Dans les cas où cette fermeture est possible, il sera toujours permis de « rouvrir » l’énoncé. Il en va de même pour le plan de l’expression, cf. par exemple stud. mag. ['sdu’δ 'ma’γ] (le titre d’étudiant dans le cours de Magister Artium), dans lequel [δ] et [γ] sont finales de syllabe, qui doit être catalysé en studiosus magisterii [studi'o:sus magi'ste’ri'i’] avec [d] et [g] comme initiales de syllabe. Il existe de nombreux exemples de ce genre en russe moderne.
- 1 [Texte publié en anglais en (1970), Bulletin du Cercle Linguistique de Copenhague, 8-31, pp. 167-168].
- 2 Cf. Recherches Structurales, « TCLC », 5, 1949, p. 152 et suivantes.
- 3 Cf. Actes du 4e Congrès International des Linguistes, Copenhague, 1936, pp. 140-151.
- 4 Ce paragraphe relève d’une discussion spécifique dans l’article de Diderichsen, qui a eu lieu lors de la séance du 8 mai 1951. Les autres comptes rendus ont été omis.